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MODULE 30 : Hématomes disséquants
Les hématomes disséquant (HD) constituent des plaies aigues potentiellement graves, survenant sur un terrain souvent fragile, et pour lesquels la prise en charge diagnostique et thérapeutique est souvent ardue.
L’hématome disséquant fait suite à un traumatisme direct, pouvant être d’intensité variable. S’étendant entre l’hypoderme et le fascia musculaire, il provoque une dissection entre ces deux plans, privant les zones concernées de leur vascularisation et provoquant une nécrose cutanée en regard. Il est de constitution rapide et peut être très volumineux, avec à l’extrême des conséquences hémodynamiques. L’HD est plus souvent rapporté chez la femme, atteinte de dermatoporose et sous anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire. Il est localisé le plus souvent aux membres inférieurs. Les signes cliniques d’HD sont aspécifiques : douleur intense, érythème et augmentation du volume du membre.
On distingue plusieurs formes cliniques, allant de la forme débutante fermée à la forme ouverte spontanée, avec ou sans nécrose de l’épiderme en regard. La prise en charge est complexe et il est souvent difficile de déterminer si celle-ci doit être médicale, chirurgicale, ou associer les deux. L’objectif de cette communication est de présenter les différents paramètres devant être pris en compte pour proposer la meilleure prise en charge médicale et/ou chirurgicale aux patients présentant un HD.
Nous présenterons tout d’abord le terrain sur lequel surviennent habituellement les HD, celui-ci pouvant grandement influencer la prise en charge, certaines comorbidités interdisant par exemple une intervention chirurgicale sous anesthésie générale. Par la suite, et en nous appuyant sur des cas cliniques concrets, nous présenterons différentes formes cliniques d’HD, conduisant à proposer soit une prise en charge chirurgicale (en urgence ou non) soit une prise en charge médicale, soit une prise en charge mixte. Enfin, nous discuterons des mesures associées dans la prise en charge des HD, en insistant en particulier sur la nécessité d’une collaboration multidisciplinaire pour la prise en charge de ces plaies complexes survenant sur un terrain fragile.