L’une des principales missions du service de santé des armées (SSA) français est le soutien de ses forces militaires en opération. Que les militaires, civils de la défense ou même le soutien des français à l’étranger, le SSA est doté de capacités matérielles et humaines spécifiques et entrainées pour la projection à l’étranger comme sur le territoire français, là où la France défend ses intérêts, ceux de l’Europe, mais aussi en situation de crise.

Notre propos traite de l’expérience d’une infirmière en antennes chirurgicales des armées (ACA), véritables hôpitaux de campagne en opérations extérieures. C’est unités sont dotées de capacités médicales et chirurgicales garantissant un niveau de prise en charge optimal pour le blessé de guerre, mais aussi de la vie courante en opération, ou encore auprès des populations locales. A l’interface entre l’avant et un éventuel rapatriement sanitaire vers l’arrière, c’est-à-dire la France, nous rapportons plus spécifiquement cette place ainsi que les modalités d’action de l’ACA dans la prise en charge des plaies. 

Le service de santé des armées (SSA) français a pour mission de garantir au militaire engageant sa vie pour la Nation, un parcours de soin spécifique en cas de blessure physique ou psychique. Ce chemin clinique se réalise en plusieurs étapes à l’avant, c’est-à-dire sur le théâtre, jusqu’à l’évacuation sanitaire vers un hôpital d’instruction des armées (HIA) pour la suite des soins en milieu conventionnel. Cette chaîne matérielle, logistique et humaine complexe permet la survie du blessé de guerre, des soins spécifiques avec l’assurance d’une réhabilitation intégrale.
Nous prenons l’exemple des soins de plaies et de cicatrisation pour illustrer un tel mécanisme de reconstruction et montrer ces savoirs faire spécifiques au SSA : chirurgie de seconde ligne venant compléter le damage control préhospitalier, expérience des fixateurs externes, du centre de traitement de brûlés, usage des différents procédés de cicatrisation dirigée, chirurgie réparatrice des délabrements par plaie de guerre, rééducation et réinsertion sociale, etc. Nous ouvrirons les perspectives d’une telle organisation dans le cadre d’un conflit de haute intensité, marquant l’intérêt d’un hôpital chirurgical et d’une expertise mobile en plaies et cicatrisation.

10% des blessures de guerre chez les soldats français sont associées à des brûlures. Chez les patients très grands brulés la thérapie cellulaire a déjà fait ses preuves. On peut notamment citer l’HIA de Percy qui dispose d’une autorisation de l’ANSM pour administrer des cellules autologues cultivées au Centre de Transfusion Sanguine des Armées comme traitement anti-inflammatoire adjuvant afin de faciliter la prise en charge des patients nécessitant une greffe de peau.  

Le projet BRAVE propose d’innover en utilisant non plus les cellules, mais leurs sécrétions. Car en plus de reproduire les effets bénéfiques des cellules stromales mésenchymateuses, l’utilisation allogénique de leurs secrétions permettrait d’éviter un prélèvement supplémentaire à ces patients déjà très affaibli. De plus, cela diminuerait aussi le coût du traitement adjuvant tout en facilitant son administration et son stockage. 

Pour maximiser leurs effets, les secrétions doivent être administrées par voie cutanée. C’est pourquoi nous proposons aux chirurgiens de déposer les sécrétions sur une compresse d’alginate de calcium déjà utilisée en tant qu’hémostatique et cicatrisant afin de les appliquer aux patients. L’objectif de BRAVE est d’évaluer les capacités de l’association Alginate – Sécrétion, pour améliorer la prise de greffe mais aussi pour accélérer la cicatrisation du site donneur.