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Plénière 3 : L’importance du diagnostic dans les plaies chroniques
Face à des profils de plus en plus polypathologiques, la prise en charge d’un patient porteur de plaies chroniques nécessite une analyse transversale et pluridisciplinaire des situations de soin.
Confronté à tous types de plaies dans sa pratique quotidienne, l’infirmier se retrouve le premier maillon d'une chaine permettant d’aboutir au bon diagnostic et à la mise en place d’une prise en charge du patient efficiente.
Lors de sa formation clinique initiale, il apprend à mobiliser les compétences du fait de son rôle propre, permettant ainsi de réaliser des actions de soins en collaboration avec les équipes médicales et para- médicales.
Cette communication permettra d'aborder ses droits et devoirs lors de sa consultation infirmière afin de contribuer au diagnostic des plaies chroniques.
90% de chance de cicatriser lorsque votre patient diabétique porteur d’une plaie au pied est pris en charge dans les 48H.
La découverte d’une plaie peut être fortuite, sans douleur, sans signe extérieur.
C’est aussi le rôle du podologue lors de soins de pédicurie et/ou examen clinique, d’orienter son patient, afin de mettre en place, après examen neurologique, vasculaire et complément d’imageries, un protocole de soins strictes et rapides.
Aujourd’hui, la prise en charge des ulcères de jambe reste un challenge compte tenu de la prévalence de cette pathologie et de la complexité de certaines situations cliniques. Même si des progrès considérables ont été réalisés dans la compréhension des modes de cicatrisation et dans le développement de moyens thérapeutiques la reconnaissance du diagnostic étiologique d’une plaie chronique reste essentielle. Toute erreur de diagnostic est un facteur majeur de retard de cicatrisation et met parfois en jeu le pronostic vital du patient.
Par exemple, Il faut savoir remettre en cause le diagnostic étiologique d’un ulcère de jambe supposé d’origine veineuse lorsque celui-ci est particulièrement douloureux ou augmente en taille malgré un traitement optimal. Il faut alors savoir évoquer rapidement des diagnostics différentiels tels qu’une vascularite, un pyoderma gangrenosum ou des causes infectieuses et en particulier mycobactériennes, cela d’autant plus que le patient présente certaines comorbidités.
Par conséquent, des connaissances en physiopathologie et semiologie dermatologique sont indispensables en plus d'une compréhension des processus de cicatrisation. Dans certains cas une approche multidisciplinaire peut être nécessaire pour optimiser la prise en charge et gagner du temps de cicatrisation.
La prise en charge de l’escarre repose sur une analyse de l’état général du patient et de ses co-morbidités associée à l’évaluation de la plaie et de la peau péri-lésionnelle comme pour toute plaie chronique.
Le diagnostic différentiel entre escarre et dermite associée à l’incontinence et le terrain particulier de l’artériopathie oblitérante sur une escarre du talon sont des spécificités propres à ne pas méconnaitre.
La connaissance des mécanismes physiopathologiques de survenue d’escarre permet de mieux comprendre les mesures de prévention à mettre en place et surtout de détecter plus précocement les atteintes tissulaires sous-jacentes. De nouvelles technologies se développent pour nous aider à diagnostiquer l’escarre avant le stade 1.